Ne rien nier a priori, ne rien affirmer sans preuves
Robert Redu
En savoir plus sur la vision du scepticisme de nos membres actuel·les
L’émancipation intellectuelle
Nous percevons un enjeu sociétal auquel nos activités peuvent répondre : se défendre contre la manipulation en politique, développer un regard critique sur les médias, prendre conscience des effets que les pseudosciences peuvent avoir sur la société de manière globale, font partie de nos sujets d’intérêt. Nous partageons une volonté d’empuissancement des gens dans leurs décisions, qui passe notamment par la vulgarisation des connaissances scientifiques (avec un accent particulier sur les sciences humaines). La sphère intellectuelle peut être perçue comme un contre-pouvoir et une association sceptique peut représenter un levier de pression, un rôle fondamental en démocratie.
Pour beaucoup d’entre nous, cela correspond aussi à une quête personnelle de vérité dans un monde où s’installe progressivement la post-vérité.
L’auto-critique
Nous visons à améliorer nos propres mécanismes de pensée, individuellement et collectivement. Inclure une part de doute dans nos processus en fait partie. Certain·es voient dans le scepticisme scientifique un processus pour devenir de meilleures personnes, plus ouvertes, ou de meilleurs scientifiques, ou encore pour améliorer leur qualité de vie en apportant un éclairage sur des problèmes de la vie privée comme le deuil, par exemple. Certain·es ont utilisé les outils du scepticisme pour sortir du New Age ou d’autres milieux qui leur portaient préjudice.
Collectivement, nous voulons avoir un regard critique sur la sphère sceptique actuelle, et en particulier sur ses inflexions politiques. Nous voulons également traiter sans préjugés de questions marginalisées ou controversées, travailler aux frontières des questions de la société savante pour profiter d’une plus grande flexibilité que les chercheureuses classiques, et c’est cette volonté que notre revue évaluée par les pairs (Scepticisme Scientifique) a concrétisée.
Dans ce cadre, nous sommes confronté·es à des points de vue divergents qui nous permettent d’évoluer sur nos propres préconceptions et d’entretenir notre humilité intellectuelle.
L’anti-élitisme
Nous souhaitons briser les frontières (réelles ou fantasmées) entre sachants et ignorants. Cela signifie d’une part d’accepter toute personne dans son individualité sans prétention intellectuelle, de permettre à des autodidactes disposant d’une expertise due à l’expérience sur certains sujets de la transmettre hors du cadre académique. D’autre part, cela consiste à créer des opportunités de rencontre entre les scientifiques et la société civile, notamment pour briser l’image de pureté inatteignable que les scientifiques peuvent avoir pour certain·es, ou bien l’image d’intrigant·es à la solde de grandes corporations qu’iels peuvent tout aussi bien avoir pour d’autres. Aux Skeptics in the Pub, nous nous retrouvons tous ensemble, au même niveau, autour d’un verre, et c’est cette convivialité qui dépasse les frontières.
La communauté
Nous ne sommes pas que des militants, mais aussi des gens qui s’intéressent aux mêmes sujets et se retrouvent pour en discuter et les étudier ensemble. Que ce soit l’explication scientifique du paranormal ou la curiosité envers les raisons qui sous-tendent les croyances, il s’agit de sujets sur lesquels on peut continuer à se renseigner à l’infini et qui sont devenus des passions pour beaucoup d’entre nous. L’amusement est l’une de nos forces motrices principales, ainsi que l’envie de partager la joie que nous apporte le sentiment de compréhension nouvelle.
Notre association soutient aussi des projets qui lui sont extérieurs, de sorte à booster les projets pro-sociaux dans la sphère sceptique.
Nos points de divergence (par souci de transparence)
Nous ne sommes pas toustes d’accord sur la place que devrait prendre la vulgarisation dans nos activités : certain·es préfèreraient concentrer nos activités sur la recherche et la mise à l’épreuve des capacités paranormales prétendues (ce que le Comité a déjà fait par le passé), ou bien s’orienter plutôt vers un public scolaire. Nous avons également des avis divergents sur les sujets traités, qui s’éloignent du domaine initial du scepticisme, centré sur le paranormal. Certain·es préfèreraient également éviter les sujets de vulgarisation pure (non-controversés), voire orienter l’association beaucoup plus vers des actions politiques. Nous débattons aussi en interne sur nos pratiques de prise de soin les un·es des autres et nos défauts d’inclusivité.